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Soutenons nos commerçants !

Dernière mise à jour : 10 janv.

À l’heure où l’esprit de chacun était à la fête, où les décorations de nos villes illuminaient nos cœurs, ceux des commerçants de la place Aristide Briand, à Épernon, semblaient bien lourds.


Comme chaque année, la boulangerie Ravel, située rue Paul Painlevé et donnant sur la place principale de la cité médiévale faisait distribuer sur l’ensemble de la commune un prospectus afin d'y présenter les bûches et autres délices que propose l’enseigne durant les fêtes.


Au dos de celui-ci, les sparnoniens découvraient avec surprise une lettre écrite par Baptiste Ravel, propriétaire de la boulangerie éponyme et adressée au maire de la ville, François Belhomme. Ce dernier interpellait publiquement l’édile de la commune quant à la situation du centre-ville.




Devenue un cul-de-sac depuis la fermeture de la rue Drouet, en janvier 2020, en raison d’un bâtiment menaçant de s'effondrer et soutenu depuis par des étais, la place Aristide Briand s’est peu à peu vidée de ses clients.



« Avant, les clients s’arrêtaient sur la place pour prendre leur journal, boire un café ou acheter du pain et partaient par la rue Drouet en direction des Yvelines », nous confiait l’un des commerçants tout en avouant penser baisser définitivement le rideau de sa boutique tant la baisse de son chiffre d’affaire est importante.

Bien que le pays traverse aujourd’hui une crise énergétique et une forte inflation, Baptiste Ravel affirme que la crise de fréquentation du centre-ville depuis la fermeture de la rue Drouet est bien plus préoccupante.


Avec des chutes du chiffre d’affaire autour de 15% pour la plupart des commerçants et allant jusqu’à 40% pour certains, ils craignent aujourd’hui de prendre le même chemin que les gérants de la crêperie du Roi Henry.


Capture Google : Crêperie du roi Henry située 6 rue Drouet, 28230 Epernon


Située rue Drouet, ils étaient devenus totalement invisibles et une liquidation judiciaire prononcée en août 2022 faisait d'eux les premières victimes de ce blocage.


Marc Goult et Claudine Brehin, anciens commerçants de la crêperie du Roi Henry

"Ils soutiennent activement les commerçants du centre ville et voulaient le faire savoir"


« Ce n’est pas une vendetta contre la mairie » précise le jeune boulanger qui souhaite maintenir le dialogue ouvert avec l’équipe municipale. « Nous voulions créer un électrochoc, ouvrir un débat public et obtenir des réponses ».

Largement diffusées, partagées et longuement commentées tant sur les pavés d'Épernon que sur les réseaux sociaux, ces quelques lignes cosignées par une grande partie des commerçants de la place Aristide Briand ont de fait posé la détresse des commerçants au centre des débats.


Autour de la place, les badauds semblent eux aussi préoccupés par l’avenir du centre-ville, comme en témoigne un néo-sparnonien, installé depuis mai 2023, trouvant « anormal qu’on ne valorise pas le point fort d’une ville qui est le centre historique, ses vieilles pierres, son esprit".


La redynamisation du centre-ville, promesse de campagne de François Belhomme, semble être aujourd’hui dans une inextricable impasse.





Commentaire masqué par la mairie d'Epernon



Cependant, Baptiste Ravel ne désespère pas de voir enfin la mairie réagir et gérer cette crise tout aussi bien qu’ils ont géré celle du Covid.


L’ensemble des commerçants signataires du brûlot, reçurent peu de temps après la visite de la police municipale afin de les convoquer à la mairie le lundi 18 décembre 2023. En pleine période de Noël, seul l'édile de la commune semblait s'étonner et s'agacer de ne pas voir les commerçants se rendre à sa convocation.



Nous pensons et soutenons nos commerçants qui ont reçu, de nouveau par l'intermédiaire de la police municipale, une nouvelle convocation à se rendre à la mairie ce lundi 8 janvier 2024.




Loïc Bour-Delpy

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