Après quelques semaines de vacances, le Conseil municipal d’Épernon faisait sa rentrée le lundi 16 septembre 2024. Il est donc temps de faire moi aussi ma rentrée et vous résumer en quelques lignes les points essentiels à retenir.
Au point 2.4 de l’ordre du jour, François Belhomme annonçait une mauvaise nouvelle à laquelle la mairie ne pouvait malheureusement pas échapper : la hausse des tarifs d’assurance.
Depuis quelques mois, même quelques années, de nombreuses communes ont vu leurs assurances augmenter considérablement au point où, en octobre 2023, le gouvernement lançait une mission dirigée par Alain Chrétien (maire de Vesoul) et Jean-Yves Dagès (ancien président de la fédération nationale de Groupama) afin de connaître les difficultés assurantielles des collectivités territoriales et proposer des solutions pour garantir des conditions d’assurance acceptables et soutenables financièrement.
En effet, ces dernières années, l’augmentation significative des catastrophes naturelles et des dégradations dont sont victimes les communes lors de manifestations ont conduit les assurances à revoir leurs tarifs à la hausse.
Groupama, a ainsi fait parvenir un avenant à la commune d’Epernon. Cette dernière doit faire face à une augmentation de 80% du tarif de son assurance, portant au 1er janvier 2025 le montant annuel de ses cotisations à 16 870,61€.
Comme le souligne à juste titre l’édile de la commune, Épernon ne peut pas se priver d’assurance. La facture en cas de sinistre sur l’un des bâtiments serait probablement beaucoup plus salée que la cotisation annuelle.
L’ensemble du conseil, comprenant la situation approuvait donc le choix de signer cet avenant.
Problèmes assurantiels des collectivités territoriales : « Nous serons amenés à payer plus cher nos assurances » - Public Sénat (publicsenat.fr)
Les débats allaient s’animer au moment d’aborder la question du financement des travaux des Prairiales et la modification d’une ligne de trésorerie. Le maire d’Épernon prenait alors la parole pour expliquer que cette fameuse ligne de trésorerie devait être doublée, passant de 300.000€ à 600.000€. Les travaux avançant très vite, plus vite que prévue, il faut donc payer les artisans plus tôt et verser les 3,5 millions que coûtent l’ensemble des travaux.
Cette modification de ligne permettant de ne pas se retrouver à découvert ! Jouant la clarté, François Belhomme annonçait également qu’un nouvel emprunt de 2 millions d’euros serait souscrit afin de financer la fin des travaux. Ainsi énoncé, la fin des travaux des Prairiales prévus en mars 2025, devraient donc se terminer en décembre 2024.
Tout semble clair...mais pas pour Bruno Estampes. Afin de comprendre les modifications de lignes et les emprunts à venir, l’élu d’opposition s’interroge et interroge le Conseil municipal sur les divers financements budgété par la commune.
De fait, le coût des travaux était en toute logique budgétée. Coûtant 3,5 millions d’euros, la commune devait alors payer 2,1 millions d’euros fin 2024 et 1,4 million en 2025. Devant payer l’ensemble des travaux, la commune devrait donc ainsi trouver 1,4 million pour régler l’intégralité de la somme due.
D’autres investissements étaient également budgétés pour l’année 2025 : 380 000€ pour la rue de Savonnière et 350 000€ pour la maison à pans de bois. Les travaux n’étant pas entamés, il est possible de dégager 730 000€. Cette somme, pourrait logiquement venir s’ajouter aux 2,1 millions déjà budgétés pour les Prairiales.
Ainsi, la question de l’élu d’opposition est simple : pourquoi modifier cette ligne de trésorerie et emprunter de nouveau 2 millions d’euros et porter la dette de la ville de 8 à 10 millions d’euros ?
Sous nos yeux ébahis, nous avions droit à une figure acrobatique du maire de la commune. Malheureusement, sa tentative acrobatique se terminait en un terrible plat qui allait faire mal à l’ensemble de la majorité. D’un coup, François Belhomme revenait sur la durée des travaux et s’il confirmait qu’ils avançaient vite, il expliquait que ceux-ci n’allaient pas se terminer en décembre, mais...en mars. En bref ! Les travaux avancent très vite, mais se termineront à la date prévue.
La conclusion est donc catastrophique ! Les comptes de la mairie sont à sec, le maire et sa majorité n’y arrivent plus.
Confirmant une rumeur qui enflait depuis quelques jours dans les rues d'Épernon, François Belhomme avouait qu'une réunion "secrète" s'était tenue cet été pour envisager un transfert des compétences des Prairiales à la Communauté de Communes des portes euréliennes d'Île-de-France, pour lesquelles les sparnoniens viennent de s'endetter. Pire encore, à bout de souffle, la commune n'aura plus les moyens d'envisager de nouveaux travaux dans les prochaines années.
Quel terrible aveu ! François Belhomme avouait à demi-mot l'échec total de la politique qu'il mène depuis de trop nombreuses années.
Autre symbole de l'échec de cette mandature, la lente agonie du centre-ville qui continue. Le hideux projet immobilier sur lequel la mairie misait pour ouvrir à nouveau la rue Drouet tombe à l'eau. La place Aristide Briand restera donc encore un cul-de-sac bien longtemps.
Cette année, l'une des dernières animations qui faisait vivre le centre-ville sera elle aussi délocalisée. En accord avec les commerçants, selon le maire, il a été décidé de déplacer le marché de Noël autour de la mairie. Sur l'ensemble des commerçants que j'ai interrogé, un seul avait été informé, mais aucune décision ne fut prise à la suite d'un dialogue avec eux.
Ce soir, lundi 30 septembre aura lieu un Conseil municipal exceptionnel à 20h30, consacré aux finances de la ville et au vote du budget supplémentaire. Je ne peux que vous inviter à vous y rendre, écouter et juger de vous-même. L'addition commence à être salée et ce sera aux habitants d'Épernon, pas les gassiens ou les hanchoises, de la payer.
Je tenais à terminer cet article en répondant à mon tour à l'intervention de François Belhomme qui volait à sa rescousse de son adjoint en charge des associations et de Petite cité de Caractère, suite à mon précédent article ( ici : Epernon : stop au carnage historique (epernonavanttout.wixsite.com) ), en soulignant qu'il connaissait très bien l'histoire d'Épernon.
Soyons un peu taquin ! Dans ce même article de l'Écho Républicain, daté du mercredi 7 août 2024, notre conteur d'histoire déclarait :
"Cependant, [Épernon] elle n'aurait pas pu avoir un tel rayonnement sans sa gare, construite en 1849. Les habitants la doivent au député, Paul Painlevé." C'est FAUX !
Paul Painlevé est né en 1863 ! Fin de la taquinerie...et de la blague.
Comments