Epernon, vue depuis le plateau de la Diane | Crédit photo : Les blogueurs de charenteperigord.fr
Depuis 2018, Épernon peut s'enorgueillir d'être la première commune d'Eure-et-Loir labellisée Petite Cité de Caractère.
Le dossier déposé en 2014 obligeait la mairie à s'engager dans un processus qui devait mettre en avant les atouts d'Épernon et notamment le caractère médiéval de la ville. Des travaux d'enfouissement du réseau étaient alors réalisés ainsi que la création d'une Aire de Valorisation de l'Architecture et du Patrimoine (la zone AVAP).
Plan avap d'Epernon, disponible sur le site de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France
Heureuse de cette belle récompense, Martine Gautier, adjointe à l'environnement à cette époque, appelait dans les pages de l'Écho Républicain daté du 7 mai 2018, "Il faut qu'Épernon "conserve sa cohérence et son charme." Malheureusement, après les bords de la Drouette et l'écluse, c'est le cœur même de notre cité médiévale que la cohérence et le charme d'Épernon sont une fois de plus menacés.
Je ne vais pas revenir sur l'interminable histoire de la rue Drouet et la gestion calamiteuse de ce dossier. Une rue, un centre-ville et des commerçants bloqués pendant quatre longues années (et ce n'est pas terminé), c'est un véritable fiasco.
La question de l'avenir de la maison, dite de Chasles, ne se pose malheureusement plus aujourd'hui. Après tant d'années à souffrir de son abandon, la voir disparaître de notre paysage urbain est inéluctable.
Alors, rasons ! Rasons et ouvrons la rue Drouet. Rasons et libérons la place Aristide Briand. Rasons et surtout, prions ! Prions pour que cela n'arrive pas trop tard pour nos commerçants.
Les commerçants connaissent mon indéfectible soutien et mon inquiétude quant à leur situation. Cependant, depuis le mardi 23 janvier et une publication de la mairie sur sa page Facebook, mon inquiétude se porte aussi sur le projet à venir en lieu et place de la maison du 4, rue Drouet.
Ce qui va se jouer aussi demain, c'est le charme et la beauté de notre centre-ville et de ses rues adjacentes. L'avenir du paysage urbain de notre vieille cité médiévale se trouve dorénavant entre les mains d'un promoteur. Les premières images du complexe immobilier qui devrait voir le jour (sous condition de vendre 40% des logements avant juin 2024) peuvent faire froid dans le dos.
Projet immobilier présenté sur le site de Fair Agency
Mais, ce promoteur, a-t-il goûté au plaisir de remonter la rue du Malconseil, gardée de part et d'autre de ses vieux murs de pierres qui emmènent les passants à découvrir au bout du chemin, la vieille maison noble de la rue Drouet, la modeste maison à pans de bois et sentir l'histoire et battre le cœur du bourg médiéval ?
Photos google map datées de novembre 2016
Tout comme le maire, qui a validé le projet, le promoteur est étranger à Épernon. N'habitant pas la commune, ne déambulant jamais dans nos rues, il ne peut que l'ignorer.
En relisant les mots de Françoise Ramond, maire d'Épernon lors de la labellisation, toujours dans les colonnes de l'Écho Républicain du 7 mai 2018 : "Cette Avap implique aussi les habitants, qui devront respecter l’aspect de la ville quand ils souhaiteront faire des travaux sur leur façade".
Je ne peux que regretter que nos élus, à travers leurs actes, ne montrent pas l'exemple en faisant respecter l'aspect de la cité médiévale et d'empêcher la construction de ce bâtiment qui risque d'être une verrue dans le cœur d'Épernon.
Sauvons nos commerçants mais, sauvons aussi ce qui fait d'Épernon, une véritable petite cité de caractère.
Loïc BOUR-DELPY